World Kora Trio - Un Poisson Dans Le Désert (2015)

  • 25 Sep, 15:39
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Artist: World Kora Trio
Title Of Album: Un Poisson Dans Le Désert
Year Of Release: 2015
Label: Passé Minuit
Genre: Jazz
Quality: FLAC
Total Time: 55:15 min
Total Size: 126 / 324 MB
WebSite:

Tracklist:

01 - Vagabondeur
02 - Mistral Dansant
03 - Dibi
04 - Un Poisson Dans Le Desert
05 - Oceans To Cross
06 - N'djarabi
07 - Nice To Meet You
08 - Kele
09 - Nine Lives
10 - Woulou Fato
11 - Tama

Pur racisme néo-colonialiste, mais j’ai une fâcheuse tendance à croire qu’on a vite tout entendu de la kora. Il paraîtrait que le racisme néo-colonialiste se fourvoie. Putains d’accords d’Evian… Pur snobisme pédant, la formation kora et violoncelle me semblait avoir été saignée à blanc par le Chamber Music de Vincent Ségal et Ballaké Sissoko. D’où il ressort qu’à son tour, le snobisme pédant ne mène nulle part. Putain de crédit étudiant…

Passons. Le World Kora Trio fait entendre avec cette formation – le troisième membre du trio étant David Mirandon aux percus – une musique neuve à bien des égards, audacieuse à bien d’autres, surprenante pour les restants de ces égards. Tout cela repose d’abord sur les frêles épaules d’un sentiment, presque un concept, qu’on use jusqu’à l’absurde de le voir partout sans pouvoir jamais le toucher du doigt, assez matérialisé ici pour convaincre les plus Saint Thomas des mélomanes : le groove. Sur « Mistral Dansant », exemple parmi d’autres quoique fort pertinent, le groove est gîté dans les syncopes de la kora de Chérif Soumano, qui n’aurait jamais accompagné Roberto Fonseca s’il ne possédait un minimum décent du précieux sésame. Il inonde les sonorités du violoncelle électrique de l’américano-parisien Eric Longsworth dont les inspirations vont avec bonheur chercher (entre autres) vers le jazz-rock des seventies. L’alliage efficace, soutenu pour sûr par les percussions, trouve dans des délices techniques les ressources de trouvailles magistrales : pizzicati du violoncelle et solo de kora très funk sur « Woulou Fato », harmonica (Guy Belanger) inopiné mais charmeur sur « Nice To Meet You », etc.

Le trio explore ainsi des potentialités encore à découvrir des instruments et de la formation au long de cet album unique par son éclectisme ancré dans une quête méticuleuse et joviale du beau, en liberté parmi des influences kaléidoscopiques où il trouve une identité puissante. Les traditions des musiciens (entre musiques traditionnelles et jazz, pour le dire vite) sont ainsi bien présentes et cohabitent sans peine (« Kele »), tout en nourrissant des délires qui pour être inaccoutumés n’en sont pas moins heureux. Très heureux. Ainsi « Oceans to Cross » ressemble foutrement à un sea shanty (chants de marin anglais) endiablé, bande-son du biopic qu’on espère dès lors voir un jour de la vie d’un Jack Sparrow du Sahel.

Le Sahel ! Ce désert où il faut vous rendre pour pêcher ce drôle de poisson ondulant dans les eaux jamais sillonnées d’une kora que le monde n’avait pas fini d’entendre.






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