Alex Beaupain - Après Moi Le Déluge (2013)

Quand il ne compose pas des chansons et des pièces musicales pour le cinéma, le discret Alex Beaupain travaille pour son compte. Le collaborateur attitré du réalisateur Christophe Honoré, auteur au total de sept bandes originales dont celle des Chansons d'Amour, qui lui a valu un César en 2008, remet avec Après Moi le Déluge sa quatrième copie personnelle.

Un opus très classique, dominé par un piano omniprésent et d'autres arrangements variés, dans la droite lignée des albums précédents comme en témoigne le premier extrait et morceau-titre, aux accords plaqués, touches de synthé et chant saccadé. Sur « Grands soirs », le chanteur renvoie l'écho mélancolique de « Pourquoi battait mon coeur » et ses désillusions tant électorales qu'amoureuses. De même nature musicale, « Je peux aimer pour deux » le voit devenir l'ombre de l'être aimé. Une position renversée par « Pacotille » (« Ça te va comme un gant, ça t'habille mieux qu'une robe Saint-Laurent »), rappelant l'amertume d'un Alain Souchon et « Ça m'amuse plus ».

Pour autant, Après Moi le Déluge n'est pas que tristesse et sans espoir. Si « Vite » voudrait arrêter l'horloge du temps, la belle mélodie de « Contre le vent » s'envole joyeusement et « Baiser tout le temps » célèbre ces instants d'éternité, sur fond d'arpèges acoustiques. Loin d'être « Profondément superficiel », titre d'une chanson orchestrée avec des cuivres, Alex Beaupain soigne son style d'album en album et libère des parfums subtils et savamment distillés. Ce quatrième ouvrage le voit monter dans la catégorie de l'excellence tant au niveau de la musique que des textes.