Alice Ader - Chimères (2024) [Hi-Res]

Tracklist

01. La lugubre gondola No. 1, S. 200/1
02. In Black
03. Wiegenlied, S. 198
04. Unstern! Sinistre, disastro, S. 208
05. Fleuve d'oubli
06. Trübe Wolken, S. 199
07. Im Traum, S. 207
08. Bagatelle sans tonalité, S. 216a
09. Csárdás obtinée, S. 225/2
10. La lugubre gondola No. 2, S. 200/2
11. Schlaflos! Frage und Antwort. Schnell und leidenschaftlich, S. 203
12. Ossa arida, S. 55
13. Paradise Lost

Comme Maurice Ravel naguère, Philippe Hersant est aujourd’hui redevable à l’univers pianistique de Franz Liszt ainsi qu’il l’avoue sans ambages sur la pochette de cet album de la pianiste Alice Ader. L’aspect prophétique des dernières œuvres de Liszt, Ossa arida (une pièce vocale transcrite pour piano par Hersant), Bagatelle sans tonalité, Schlaflos ! ou encore des deux Lugubres gondoles n’a en effet pas échappé aux créateurs en quête de nouveaux mondes sonores. Tout en ombre et en lumière, l’une se faisant révélatrice de l’autre, la musique de Philippe Hersant trouve une interprète idéale en Alice Ader qui a d’ailleurs créé plusieurs œuvres du compositeur français. Enchâssées parmi des pièces sombres de Liszt, les trois pièces de Philippe Hersant, En noir, Le paradis perdu et Fleuve de l’oubli exercent un grand pouvoir de fascination par la continuité qu’elles proposent dans le sillage du piano de Ravel et de Messiaen, mais dans un langage aux résonances tout à fait personnelles. A plus d’un siècle de distance, les œuvres des deux compositeurs forment un tout d’une cohérence assez stupéfiante. Mais si la musique dense et expressive d’Hersant est assez intemporelle, celle de Liszt semble émaner d’un esprit totalement au-delà de son temps ouvrant la porte d’un monde encore insoupçonné. Un disque étonnant qui doit beaucoup au talent d’Alice Ader, véritable médium allant scruter dans les profondeurs de deux créateurs en perpétuel questionnement.

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