Paul Personne - Coup D'Blues (2003)

Chaud devant, le Personne nouveau carbure au tord-boyaux sévère. Paulo a retrouvé sa Les Paul sous son lit, et la prise électrique qui va avec. Il a branché la machine, et en a tiré des riffs dodus, moulés dans le boogie le plus suant. En prenant le temps de poser les choses sur des solos qui ne s'éparpillent pas, mais qui disent ce qu'il y a à dire ("Vue Hier Soir"). C'était juste façon de rappeler pour les distraits qu'au fond du bonhomme se trouve cette souche solide qu'est le blues. Et Paul Personne de tirer à vue sur tout ce qui se présente, sans perdre une occasion de lâcher la bonne grappe de notes au bon moment (et à la pédale wah wah, avec les nappes de l'Hammond B3, ça donne le funky "Zic"). Suffisait de lire le titre de l'album pour connaître ici les intentions de l'un des meilleurs guitaristes du pays. Il patauge avec délices dans ce blues poisseux réchauffé à l'harmonica et caressé au bottleneck ("Attente", "Coup D'Blues"). Après un album quelques mois plus tôt où il avait laissé vibrer une note plus intimiste et plus rêveuse, ici Paul Personne muscle ses chansons d'accords rugueux ("Qu'est-ce qui a changé") et de rock'n'roll vengeur, à la manière de "Barjoland". "C'est la vie qui m'a fait comme ça" affiche sa philosophie de l'existence, et on comprend avec le solo de guitare et les churs qui suivent que Personne n'est pas prêt à mettre de l'eau dans son vin. Un coup sur la tête. -- José Ruiz