Nicolas Maury - La porcelaine de Limoges (2023) Hi-Res

Célèbre pour son rôle d’agent artistique dans la série télévisée Dix pour Cent, l’acteur et réalisateur Nicolas Maury se lance dans la chanson. Un peu à la manière d’Isabelle Adjani en son temps – Adjani, à qui l’acteur rend un hommage mi moqueur mi respectueux sur la pochette de ce premier album drôle, classe et sensible. Maury est comédien, donc. Un fait qu’il n’essaie pas de camoufler, comme le montre À ma fenêtre le matin, interlude introspectif et parlé qui éclaire avec émotion le thème principal de l’album : tout comme Maxence/Jacques Perrin dans Les Demoiselles de Rochefort, Nicolas Maury part à la recherche de l’idéal masculin en chansons. Submergé de cordes hollywoodiennes oniriques et tragiques, l’album dessine petit à petit un personnage impliqué dans une quête à la fois désespérée et enivrante, autant passionné par les sentiments que par l’amour physique (Blouson noir, Avec lui).

Entre le disco efficace (Gentleman) et les ballades sucrées évoquant le Laurent Voulzy des années 1980 (Tout), Nicolas Maury se montre à l’aise dans des styles très différents. Et dans Ou un baiser, c’est la pop radieuse qui est à l’honneur, avec ses cordes facétieuses, son chœur folâtre, son piano frénétique, et ses cuivres aussi étincelants que les lumières de Paris. D'ailleurs, si Nicolas Maury la midinette est amoureux des actrices, il a également une passion pour la capitale française, qui prend ici les traits d’une comédienne aussi glamoureusement énergique que méprisante (Paris). Cette métropole scintillante dont il rêvait lorsqu’il était dans sa chambre limousine (la ballade ironico-nostalgique Porcelaine de Limoges), c’est aussi celle dont rêve Maxence. Tout le long de disque aussi gravement léger qu’une BO de Michel Legrand, on assiste avec tendresse aux émois d’un petit Nicolas rêveur, fragile et amoureux transi, sur un fil constant entre le jeu et la sincérité (Vers les falaises).