Barbara Pravi - La Pieva (2024) Hi-Res

La transmission familiale a souvent été le terreau de l’expression artistique de Barbara Pravi, jeune chanteuse révélée en 2021 lorsqu’elle a gagné la 2e place de l’Eurovision avec le titre Voilà. Dans La Pieva cette mise en valeur de son héritage monte encore d’un cran. L’album part d’une lettre écrite par son grand-père Deda en 2015, dans laquelle il disait : « J'aimerais que ma petite-fille Barbara, qui se consacre à la musique, connaisse l'origine de notre nom de famille pour ne pas ignorer ce que le destin lui apporte ». Pravi part alors sur les traces de cette « Pieva », nom donné à une de ses ancêtres, la veuve Milovanovic, qui vivait dans les montagnes de Serbie et allait chanter de village en village. Avec sa voix légèrement cassée, Barbara Pravi s’est donc lancée dans un album autobiographique, où elle se montre aussi à l'aise dans le pop rock (Bravo, L’armure) que dans le piano-voix (Maman) et la musique arabo-andalouse (Les Ruines).

La famille est donc au centre de l’album, comme l’atteste l’interlude Jiveli ou La Pieva (Chez moi), dans lequel elle accueille la trompette de Voyou. Mais Barbara Pravi élargit son propos dans d’autres morceaux, comme Exister : dans une performance parlée chantée très inspirée de Jacques Brel, elle dénonce l’individualisme de notre société, où le « fort » doit écraser le « faible » pour « exister ». On comprend alors pourquoi Barbara Pravi porte la famille aux nues : c’est son rempart contre les dérives du monde. L’album se conclue d’ailleurs dans cette même veine dénonciatrice avec Si ce monde est fou, morceau composé par Adrien Gallo des BB Brunes.